VINCI a participé à la construction du Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, dit MuCEM, qui a été inauguré en 2013. L’architecte en est Rudy Ricciotti, associé à Roland Carta.

 

Notre visite guidée commence, après un historique du MuCEM, par l’exposition intitulée « Le Grand Mezzé » dans la Galerie de la Méditerranée. Mezzé signifie l'ensemble des plats chauds ou froids servis simultanément lors d'un repas au Liban.

 

Une première exposition montre de nombreuses variétés d’huile d’olive dans des tubes en verre. Leurs couleurs vont du jaune pâle au brun en passant par le vert kaki et le vert olive. L'huile d'olive est l'un des aliments de base de la diète méditerranéenne, dont le concept a été répertorié et développé dans les années 1960 par l’épidémiologiste américain Ancel Keys, qui a établi un lien entre cette diète et la faible incidence des maladies cardio-vasculaires pour les personnes qui la suivent. Elle a depuis obtenu une reconnaissance mondiale et a été inscrite au Patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2010. Une pyramide des aliments habituels représente dans la partie inférieure tout ce qui peut être consommé tous les jours sans modération (légumes verts, légumineuses et fruits), puis une gradation qui s'achève tout en haut par les aliments qu'il est conseillé de ne consommer que quelques fois par semaine (vin, pâtisseries, viande) pour vivre vieux et en bonne santé.

 

Les salles suivantes présentent la relation entre l’homme et les paysages méditerranéens, c’est-à-dire l'évolution des « terroirs agricoles traditionnels face aux paysages agro-industriels », ainsi que les différentes cultures, la production obtenue et les modes de cuisson ou préparation. L’une des salles suivantes est consacrée aux aliments plutôt nuisibles pour la santé, comme l’alcool et les sucreries, mais dont la consommation est cependant l'occasion de moments de convivialité, de partage et de fête.

 

Après la Galerie de la Méditerranée, nous nous rendons sur la terrasse, en cheminant le long de la coursive périphérique qui offre une belle vue sur la mer et l'entrée du Vieux Port à travers la fine résille qui entoure le bâtiment pour le protéger contre le soleil et le vent. 

Cette résille évoque les motifs d'un moucharabieh ou la structure de certains coraux tels que la gorgone de mer. Elle est composée de 400 panneaux de 6m par 3m en béton fibré à ultra-haute performance (BFUP), un béton à très haute résistance à la compression (130MPa) mais surtout à la traction (10MPa) qui a été développé il y a une vingtaine d'années par la recherche française et qui permet de réaliser des structures très minces et très résistantes. 

Nous quittons la terrasse du MuCEM pour rejoindre celle du Fort Saint-Jean, ancienne forteresse du XVIIème siècle qui fait partie intégrante du MuCEM. Pour cela nous empruntons une passerelle aérienne au-dessus de la darse séparant les deux sites du musée. Cette passerelle dont la finesse et l'élancement sont spectaculaires, fait 115 m de long, sans appui intermédiaire. Elle a été réalisée elle aussi en éléments en béton fibré à ultra-haute résistance, assemblés par des câbles de précontrainte. Une autre passerelle de 70m, de conception analogue, au-dessus d’une voie urbaine, relie le Fort Saint-Jean au quartier du Panier. 

Nous parcourons le chemin de ronde du Fort, planté d'arbustes et de fleurs endémiques de la région méditerranéenne, ainsi qu'un jardin de plantes aromatiques.

 

Le restaurant « Regards de Provence », au pied du Fort, nous accueille pour le déjeuner. Au menu de la gardiane de taureau (daube traditionnelle de Camargue à base de viande de taureau). 

 

Après déjeuner, nous visitons, dans la Villa Méditerranée, bâtiment voisin du MuCEM à l'architecture futuriste remarquable par son porte-à-faux spectaculaire, la reconstitution fidèle de la Grotte COSQUER inaugurée en juin 2022, ainsi qu'une exposition permanente consacrée à la préhistoire. 

La visite démarre en passant au-dessus d'un bassin où est amarré une copie du petit bateau de pêche d'Henri Cosquer, le plongeur qui a découvert cette grotte sous-marine ornée en 1985 près de Cassis. Nous arrivons dans une reproduction de son club de plongée. On peut y voir le matériel et les équipements des plongeurs amateurs et professionnels à l’époque de la découverte de la grotte.

 

Un ascenseur nous descend sous le niveau de la mer, où se trouve la reproduction de la grotte préhistorique qui s’étend sur 1.750 m2. Équipés d’audio-guides, nous suivons pendant 35 minutes un circuit aquatique souterrain dans des petits modules autonomes et programmés pour pivoter et nous faire voir les peintures rupestres préhistoriques qui sont reproduites à l'identique, sans avoir à subir les conditions d'accès difficiles de la grotte authentique sous-marine et surtout sans mettre en danger sa préservation.  

Au cours de cette visite nous découvrons 480 de ces reproductions minutieuses de peintures pariétales réalisées à l'époque paléolithique, entre 33.000 et 19.000 ans avant notre ère. D'après les plus récentes découvertes des sociologues spécialisés en paléontologie, ces peintures d'animaux - rarement d'humains jamais de paysages - n'ont pas pour objectif d'enjoliver ces grottes, dans lesquelles de toute façon leurs auteurs ne vivaient pas, mais d'obtenir, au moyen de ces procédés d'ordre magique ou religieux, l'accroissement du nombre de gibiers, supposés sortir des profondeurs de la terre pour s'offrir aux chasseurs. 

 

Ces superbes dessins sont représentés dans le cadre où ils ont été observés, au milieu de reproductions au millimètre près des concrétions calcaires qui les entourent dans la grotte originale - stalactites, stalagmites et autres merveilles géologiques multicolores, parfois tranparentes - éclairées et mis en scène avec un grand souci de réalisme et d'exactitude.

 

Après avoir assisté à la projection d’un documentaire retraçant l’histoire de la découverte de la grotte par Henri Cosquer, nous visitons au 3ème étage une exposition permanente consacrée à la préhistoire et à la montée du niveau des mers, depuis le dernier maximum glaciaire il y a 20.000 ans. 

 

Ce fut une belle journée, ensoleillée, conviviale et pleine de découvertes intéressantes sur tous les plans: la culture, l’art, l’histoire en passant par l’architecture et la techique de construction du musée.

 

Photos: Gérard Bottai, Danielle Gennat, Alain Palacci, Jean-François Ravix, Bruno Thet

Texte: Danielle Gennat, Bruno Thet

 

 

 

Départ en car vers 8h30, depuis le nouveau siège Vinci pour 17 participants, avec neige à gros flocons à l'arrivée au château.

A l'entrée nous sommes accueillis par notre guide, passionnée, qui va nous conter le château et les grands appartements.